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Mark O'Brien, originaire de Terre-Neuve, s'est fait un nom au Canada anglais en incarnant Des Courtney dans Republic of Doyle pendant six saisons à CBC, avant de faire le grand saut à Hollywood avec des films comme Arrival et les séries Halt and Catch Fire et The Last Tycoon. Maintenant Californien à temps plein, le partisan des Canadiens depuis toujours affiche toujours ses couleurs quand il en a la chance, même sur les plateaux de tournage. Il porte même son chandail tricolore lorsqu'il joue dans sa ligue de garage à Burbank. Nous avons récemment parlé avec l'acteur, auteur et réalisateur de 33 ans pour discuter de sa passion pour les Canadiens et de certains de ses nouveaux projets.

Depuis quand es-tu partisan des Canadiens?MARK O'BRIEN: Lorsque tu habites à Terre-Neuve, tu es sois un partisan des Leafs, soit un des Canadiens. Je dirais que 90% des Terre-Neuviens sont partisans des Canadiens ou des Leafs et les 10 autres % sont des fans des autres équipes. Comme plusieurs, je crois que ça vient des parents. Mon père était un très grand fan du Tricolore. Il a grandi dans les années 70. Il les a tous vus, de Jean Béliveau à Guy Lafleur. Je voulais aimer tout ce qu'il aimait, donc je suis venu un fan à un très jeune âge.
Qui étaient tes joueurs préférés?MO:Saku Koivu. C'était lui. Il a été repêché en 1993 et je me souviens l'avoir vu commencer à Montréal. Je me rappelle aussi de Brad Brown. Il venait de Terre-Neuve. Il a été repêché en 1994 et ensuite Terry Ryan a été repêché l'année suivante. Terry est toujours un de mes amis. Je me souviens de ces équipes des années 90 parce que j'avais 10 ans. Je me souviens de Koivu, Mark Recchi, Pierre Turgeon et Vincent Damphousse. Damphousse était aussi un de mes préférés. J'étais un grand fan de Damphousse, et de Patrick Roy aussi. Roy a probablement été le premier, puis Koivu. Ils étaient ceux que je suivais. C'était vraiment le bon temps.

Est-ce que tu portais aussi attention à Michael Ryder?MO: Assurément. Je me rappelle du moment où les Canadiens l'ont sélectionné au repêchage. Ils avaient aussi Darren Langdon, ce qui était assez intéressant. Les Canadiens ont eu beaucoup de Terre-Neuviens dans l'organisation. Lorsque Ryder est revenu, je me souviens des séries et il avait eu une très bonne saison. À sa première saison, il avait été en nomination pour le Calder. Il avait mené les recrues pour les buts. C'est Andrew Raycroft qui avait gagné. Je m'étais dit «Oh, Ryder vient de se faire voler!» (rires) Je parle souvent de Ryder et de son puissant tir avec Terry Ryan. C'était un joueur intelligent, mais c'est son tir qui lui a permis d'avoir une bonne carrière. Il avait tellement un tir puissant. J'étais un grand fan de Ryder.
Est-ce que tu as joué dans ta jeunesse?MO: J'ai commencé quand j'avais sept ans. J'ai joué mon hockey mineur jusqu'au niveau bantam, donc jusqu'à 16 ans. J'habite à Los Angeles maintenant et je joue quelques fois par semaine à Burbank. Je jouais dans des ligues de garage quand j'habitais à Toronto, mais c'est difficile lorsque tu es acteur parce que tu es toujours à l'extérieur. J'ai manqué des saisons complètes, donc après un bout je me suis dit que ce n'était pas juste pour l'équipe. Je joue juste dans une ligue amicale maintenant. Lorsque j'ai déménagé ici, une des premières choses à régler était de savoir comment j'allais jouer au hockey. C'est le fun. Ça va vite. C'est un bon groupe. J'ai mes deux chandails des Canadiens, le rouge et le blanc, que je porte pour jouer. Les gars m'agacent quelques fois sur le banc, évidemment. Je crois que c'est quelque chose de propre aux Américains - lorsqu'ils te voient dans un chandail des Canadiens, ils veulent te narguer pour une raison quelconque - probablement en raison des 24 coupes Stanley.
J'ai rencontré quelques joueurs lors des matchs du Tricolore ici. J'ai rencontré Max Pacioretty après un match une fois parce que mon gérant vient de Montréal. Il m'a présenté à Max. Il a été tellement gentil avec moi. C'est un très bon joueur. Il représente très bien l'équipe. J'étais nerveux de le rencontrer. J'ai rencontré des grands acteurs avant, mais avec Max Pacioretty, j'étais gêné. (rires) Je suis plus vieux que lui, je lui ai serré la main et je lui ai dit : «Je ne peux pas croire à quel point il y a beaucoup de fans des Canadiens dans la foule.» Il m'a dit que l'équipe pourrait aller jusqu'en Chine et on verrait quand même des chandails dans les gradins.
Combien de fois es-tu allé au Centre Bell?MO: J'ai vu cinq matchs, je crois. Le meilleur, c'est quand je suis allé à Montréal pour l'enterrement de vie de garçon de mon ami Allan Hawco. Allan a créé l'émission Republic of Doyle et était l'acteur principal. C'est aussi un grand fan des Leafs. On avait des amis qui travaillaient pour RDS, donc on a pu avoir une très belle loge. C'était en 2012. C'est probablement ma plus belle expérience au Centre Bell, parce qu'on a eu une visite de l'aréna et qu'on a tout vu. Je me rappelle avoir croisé Travis Moen et Pierre Gauthier, qui était le directeur général à l'époque. J'ai vu le camion de RDS. C'est drôle, parce que je suis un acteur et je vois toujours des trucs de tournage, mais quand j'ai vu le camion de RDS, j'étais sous le choc. (rires) Puis, j'étais dans la loge avec Pierre Houde quand les Canadiens ont marqué. C'était vraiment excitant. Je regardais le hockey en français depuis 20 ans, donc c'était comme rencontrer Ron MacLean. Maintenant, mon français est limité aux expressions hockey. (Rires)
As-tu réussi à convertir ta femme [l'actrice Georgina Reilly] en fan des Canadiens aussi?MO: Voici à quel point j'ai réussi à la convertir. Lorsqu'on est avec nos amis, on est comme des fans de hockey. Je lui fais dire les noms des joueurs. Elle a un béguin pour Price, comme plusieurs, je crois. Elle se souvient très bien de Lars Eller, parce qu'elle aimait bien comment son nom était prononcé en français. Il n'est plus avec l'équipe, mais elle s'en fout.

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As-tu rencontré d'autres fan du Tricolore sur les plateaux de tournage au fil des ans?MO:Quelques-uns. C'est difficile aux États-Unis. Chaque fois que je travaille au Canada, je trouve des fans. Un de ceux que j'étais vraiment excité de rencontrer était Viggo Mortensen. C'est un acteur incroyable et un fan fini des Canadiens. Je l'ai vu cette année aux Independent Spirit Awards. Il était en nomination pour le film Captain Fantastic. Je suis allé le voir, je lui ai serré la main et je lui ai dit que j'étais aussi un grand fan des Canadiens. On pouvait voir ses yeux s'écarquiller parce qu'il n'était probablement pas habitué d'entendre ça.
Est-ce que certains acteurs te donnent du fil à retordre parce que tu es un partisan des Canadiens?MO: Allan Hawco et moi avons eu notre juste part de chicanes. C'est amical, mais c'est toujours «Je suis Toronto et toi Montréal» entre nous. On se chamaille amicalement. Mais je ne déteste pas les Leafs comme plusieurs des fans du Tricolore. Ils ont une équipe assez intéressante. J'aimerais les voir affronter les Canadiens en séries. Au bout du compte, il n'y a pas de meilleur sentiment que de voir les Canadiens battre les Leafs. (rires)

Quelle fierté retires-tu de The Last Tycoon, qui vient de sortir sur Amazon Prime?MO:C'est bizarre des fois, tu fais des choses que tu ne croyais jamais possibles. Pour moi, cette époque de Hollywood est quelque chose que j'ai toujours aimé - les années 30 à Hollywood et le changement de l'art à ce moment dans l'histoire. Ç'a commencé avant, mais c'est dans les années 30 que c'est devenu beaucoup plus fort. Ç'a mené à mes films préférés, les films noirs. C'est le début d'une époque très intéressante dans l'industrie du cinéma. Je suis obsédé par les films et j'adore Hollywood. J'habite à Hollywood et je crois que c'est très bien. Je la vois encore comme une «Ville de film», donc de faire partie de ce monde est très excitant.
Dis-nous-en plus sur de ton personnage dans la série, Max Miner. En quoi te ressemble-t-il?MO:J'ai lu le texte du pilote et la description de Max était «un jeune homme de l'Oklahoma à Los Angeles pour la première fois, malheureux de sa situation». Je trouvais que c'était vraiment, vraiment intéressant parce que j'ai grandi à Paradise, à Terre-Neuve, tout juste à l'extérieur de St. John's et ma famille n'avait pas beaucoup d'argent. Je me sentais comme ça aussi. J'étais furieux. Lorsque je l'ai lu, je me suis vu aussitôt. Il n'y a pas de marge de manoeuvre à Hollywood. C'est comme ça que je me sentais dans ma carrière d'acteur. Je n'avais personne de ma famille ou d'amis dans l'industrie. J'étais seul. Ça s'est bien déroulé, mais ç'a été difficile aussi, avec plusieurs défis. J'étais très excité à l'idée de jouer un personnage comme celui-là, où l'enjeu est élevé, où il peine à survivre.
Tu as été très occupé dernièrement avec le travail. Parle-nous de tes projets qui sortent du lot.MO: Il y a plusieurs films et ils sont tous différents. Il y a un film que j'ai fait qui est intitulé Kin. Je suis très curieux de voir comment ça va aller parce que c'est un scénario très différent, dirigé par les jumeaux Jonathan et Josh Baker. Je sais que ça va être très cool et je respecte ces gars-là ainsi que la compagnie de production, 21 Laps, qui est en fait dirigée par le Montréalais Shawn Levy. C'est un des producteurs de Arrival. Nous avons tourné à Toronto. Il y a un autre film que j'ai fait qui s'intitule Parallel. Je suis vraiment excité parce c'est une idée très intéressante et je suis resté très près des acteurs. Ce n'était pas un film à gros budget, mais il y avait un très bon scénario et de bons producteurs. Je me suis lié d'amitié avec le réalisateur, Isaac Ezban. Nous formons un bon duo. Je viens d'ailleurs tout juste de lui écrire un film qu'il veut réaliser.

Est-ce qu'il y a une oeuvre dont tu es particulièrement fier?MO: Je crois que Arrival va résister à l'épreuve du temps et toujours être un très bon film, mais Republic of Doyle m'a vraiment permis de m'établir dans l'industrie. J'ai grandi en tant qu'artiste. J'ai appris comment être un vrai professionnel sur un plateau, et lorsque tu fais une série pendant six ans, tu apprends beaucoup. J'ai beaucoup appris en tant que réalisateur, auteur et comme personne aussi. J'ai rencontré ma femme pendant le tournage de la série. Je serai toujours reconnaissant envers cette série.
J'aime aussi beaucoup mon rôle dans The Last Tycoon. C'est l'un des plus petits rôles de la série, mais je crois que c'est vraiment intéressant de voir quelqu'un qui fait toujours face à quelque chose. J'ai vraiment aimé jouer là-dedans. C'est l'un des rôles que j'ai le plus apprécié.
Quant à tes collègues, avec qui as-tu vraiment aimé travailler?MO: Il y a eu quelques gros noms. Kelsey Grammer est vraiment incroyable. Matt Bomer. Clive Owen. J'ai été assez chanceux un jour pour faire une lecture avec Al Pacino dans sa maison. Il y a aussi Mads Mikkelsen, avec qui j'ai travaillé pour Hannibal. Il était ce qu'un leader doit être dans cette série. Au cinéma, nous avons quelque chose qu'on appelle une call sheet. Ça donne à tout le monde un numéro, ce qui est plus facile pour la paperasse et pour savoir qui est dans quelle scène. Il est l'exemple de ce que doit être un numéro 1. J'ai seulement fait deux épisodes, mais il était tellement gentil. Il a dîné avec moi tous les jours. Il savait qui j'étais avant que j'arrive. Il se préoccupait beaucoup de l'équipe et des acteurs. C'est comme ça qu'on doit agir sur un plateau de tournage.
Denis Villeneuve est un réalisateur incroyable, mais c'est aussi une personne extraordinaire. Il parle à tout le monde de la même manière.
Y a-t-il un genre qui te convient mieux qu'un autre en tant qu'acteur?MO: J'ai fait beaucoup de comédie au début de ma carrière, mais je suis plus dans le dramatique dernièrement. J'aime beaucoup le drame, avec une touche de science-fiction. Je crois que ça te donne une idée d'un autre monde. Je ne suis pas un grand fan de Star Wars ou de Star Trek, disons, mais j'aime l'idée de quelque chose de différent. J'aime beaucoup ça dans les films. Stranger Things en est un bon exemple.