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Par Pierre-Antoine Mercier

MONTRÉAL - Ça ne date pas d'hier que Cole Caufield se prépare pour jouer avec l'équipe la plus titrée de la Ligue nationale.

Même si plusieurs experts ont été étonnés de voir que le jeune homme était toujours disponible au 15e rang lors du plus récent repêchage, Caufield n'a pas été surpris, sachant très bien que ce choix en particulier appartenait à Montréal.

À vrai dire, l'Américain de 18 ans était prêt à enfiler le chandail des Canadiens depuis bien longtemps. C'est d'ailleurs la raison précise pour laquelle il a décidé de ne pas faire comme ses amis et choisir le cours d'espagnol.

« Nos deux garçons [Cole et son frère aîné Brock] ont choisi le cours de français lorsqu'ils étaient en septième année, simplement car ils disaient que s'ils étaient repêchés par les Canadiens, ils devaient être en mesure de parler français. Ils ont toujours plaisanté à ce sujet, mais ils se sont tout de même préparés en conséquence », a expliqué en riant Kelly, la mère de Cole. « Ils ont finalement suivi des cours de français durant quatre ans. C'était plutôt drôle, car tous leurs amis avaient choisi le cours d'espagnol. On peut dire en quelque sorte qu'ils ont prédit l'avenir. »
 
L'ailier droit originaire de Stevens Point, au Wisconsin, a eu l'occasion de pratiquer son français et de rencontrer certains partisans du Tricolore pour la toute première fois lors du camp de perfectionnement le 26 juin dernier.

Selon les dires de sa mère, Cole a adoré l'expérience, mais il a encore du travail à faire avec son français.

« Il nous a raconté qu'il a adoré son séjour. Les gens qu'il a rencontrés ont été géniaux avec lui, mais il croit cependant qu'il doit encore améliorer son français », a souligné Kelly. « Il a eu beaucoup de plaisir et il a mentionné que les partisans qui étaient présents au Complexe ont été très sympathiques avec lui. »

Les parents de Cole ont d'ailleurs gardé un oeil attentif aux matchs intra-équipe tout au long du camp de perfectionnement des Canadiens. Et même si l'espoir de Montréal a inscrit 72 buts en seulement 64 matchs la saison dernière avec le Programme de développement national des États-Unis, il semble savourer chaque but comme s'il s'agissait du premier.

« Il parvient encore à s'émerveiller lorsqu'il marque un but. On peut voir par sa réaction qu'il est juste heureux », a mentionné sa mère. « Le sourire que vous avez pu voir au courant du camp de perfectionnement est vrai et authentique. C'est sa personnalité. »

Durant son stage au sein du Programme de développement américain, Caufield s'est emparé du premier rang dans l'histoire du programme au chapitre des buts avec pas moins de 126 filets en 123 rencontres. L'attaquant qui s'est engagé avec l'Université du Wisconsin en vue de la saison prochaine a cependant expérimenté une première lors du camp de perfectionnement. Inscrire un but devant une centaine de partisans des Canadiens.

L'ailier droit de 5'7'' et 162 lb n'ose pas imaginer à quoi ressemblerait le sentiment d'inscrire un but dans l'uniforme du Tricolore devant une salle comble au Centre Bell.

« J'ai des frissons simplement à y penser. C'est un rêve pour moi d'inscrire un but devant les partisans des Canadiens », a révélé Caufield. « J'ai hâte de vivre ce moment et de voir les partisans bondir de leurs sièges pour célébrer. »

Un talent inné

Ce n'est pas par hasard que Caufield a battu les records d'Auston Matthews au sein du USNTDP pour le plus grand nombre de buts en une saison (72 buts) et de Phil Kessel pour le premier rang des meilleurs buteurs dans l'histoire du programme (126 buts).

Avec un tir aussi dévastateur, ce n'est pas surprenant qu'il a égalé la marque du lauréat du trophée Maurice Richard à huit reprises, Alex Ovechkin, pour le plus grand nombre de buts dans l'histoire en une année au Championnat du monde de l'IIHF des moins de 18 ans. Caufield a inscrit 14 buts lors du tournoi en 2018-2019, le tout en disputant une rencontre de moins que le Russe (7 matchs).

En d'autres mots, l'espoir des Canadiens possède la touche d'un marqueur naturel depuis son tout jeune âge.

« Il adore décocher des tirs. Lorsqu'il était jeune, il avait beaucoup d'amis au sein de son équipe et il passait beaucoup la rondelle, mais quand il tirait, il parvenait à marquer la plupart du temps », a raconté Kelly. « C'était vraiment plaisant le regarder jouer quand il était plus jeune. »

Même s'il a probablement connu des saisons phénoménales depuis qu'il est en mesure de chausser des patins, Caufield n'a jamais vraiment porté attention à ses résultats personnels.

L'attaquant n'a jamais noté ses statistiques, et c'est en grande partie grâce à son père Paul.

« Mon père m'a toujours dit de demeurer humble. Il m'a d'ailleurs donné le meilleur conseil: Une fois que tu es satisfait, il est temps d'arrêter », a récité Caufield. « Le plus important pour moi, c'est d'aider mon équipe à gagner des matchs de hockey. »

Mais le plus récent choix de premier tour des Canadiens n'aurait pas pu connaître autant de succès sans consacrer plusieurs heures de dur labeur.

Durant leur enfance, Cole et Brock ont passé des heures à travailler sur leur lancer dans l'entrée de garage de leur maison à Stevens Point. Cole a également profité du lieu de travail de son père pour continuer à travailler sur ce qui est aujourd'hui, son atout le plus redoutable.

« Ce qui était bien pour Cole et Brock, c'est que mon mari était l'homme responsable de l'aréna du coin. Si les gars ramassaient et nettoyaient les vestiaires, Paul les récompensait avec du temps de jeu sur la glace », a précisé Kelly. « Ils pouvaient ainsi pratiquer leur lancer sur la glace et à la maison. Ils passaient plusieurs heures par journée à simplement décocher des tirs. Ce n'est jamais quelque chose qu'on leur a demandé de faire. Cole le faisait toujours par lui-même. Lors du repêchage, je me suis remémoré une histoire qui le représente très bien. On revenait de jouer et gagner un tournoi, et pendant que mon mari et moi sortions nos affaires de la voiture, on pouvait déjà entendre les gars tirer des rondelles dans le sous-sol. Ils adorent tout simplement ça. »

En plus de consacrer plusieurs heures sur son lancer, Cole a pu bénéficier de précieux conseils du meilleur buteur dans l'histoire de l'Université du Wisconsin à Stevens Point, son père Paul.

Paul a évolué pour les Pointers de UWSP durant quatre saisons de 1988 à 1992, amassant 126 buts en 148 matchs.

« Son père était un très bon joueur de hockey. Il a parfois confié quelques conseils à Brock et Cole, mais il n'a jamais eu à dire beaucoup », a reconnu Kelly. « Il faisait simplement donner des conseils et les gars mettaient cela en pratique par la suite. »

Encore à ce jour, Cole tente toujours de trouver de nouvelle manière pour améliorer son tir, que ce soit sur la glace ou dans la salle d'entraînement.

« Je continue à tirer beaucoup de rondelles par jour. J'essaie encore de m'améliorer du mieux que je peux. Je fais également beaucoup d'exercices pour renforcer mes poignets et mes avant-bras », a décrit le troisième meilleur pointeur dans l'histoire du USNTDP. « Je veux trouver une manière pour que la rondelle quitte ma palette encore plus rapidement. Je fais beaucoup de choses différentes pour m'améliorer. »

Dévoilé au grand jour

Peu de temps après avoir été sélectionné par les Canadiens, une vidéo datant de janvier dernier a refait surface mettant en vedette Caufield. Le principal intéressé a été surpris de voir que la vidéo est devenue virale en peu de temps, mais il voit cela d'un bon oeil.

« Je suis certain que ça m'arrive souvent de faire du lip sync, mais c'était la première fois que je me faisais prendre devant la caméra. Je trouvais ça très drôle, mais jamais je n'aurais pensé qu'autant de gens auraient pu voir cette vidéo », a dit en riant Caufield. « Grâce à cette vidéo, j'ai eu beaucoup plus d'abonnés sur mon compte Instagram. Je ne me plains pas. »

Après avoir visionné la vidéo en question, la mère de Cole n'a eu aucune difficulté à reconnaître la personnalité de son fils.

« Il adore la musique et il aime chanter. J'ai trouvé cette vidéo très drôle. Cette vidéo démontre son côté de comique. C'est tout un personnage », a conclu Kelly.