Absent en séries l'an dernier, Letang joue maintenant son meilleur hockey

PITTSBURGH, États-Unis - La mise en échec qui a empêché Kristopher Letang de participer aux séries l'an dernier est survenu environ deux semaines avant que les Penguins de Pittsburgh n'affrontent les Rangers de New York.

Se repliant dans sa zone, Letang a dégagé la rondelle en zone neutre avant d'être plaqué par Shane Doan, des Coyotes de l'Arizona. Il est tombé à la renverse, sa tête frappant durement la bande. Letang n'a plus joué de la saison en raison de la commotion cérébrale qu'il a subie sur ce jeu, et les Penguins ont été éliminés en cinq matchs par les Rangers.

«Ça n'a pas été amusant, a dit Letang au sujet de ces séries ratées. C'est certain que vous voulez contribuer.»

Le Québécois de 28 ans est non seulement en santé cette année, mais il joue peut-être le meilleur hockey de sa carrière. Candidat légitime à l'obtention du trophée Norris, Letang a terminé au troisième rang des marqueurs chez les défenseurs avec 67 points en 71 matchs, un sommet personnel.

Sa moyenne de 27 minutes de jeu par match représente également une marque personnelle.

Son entraîneur-chef croit qu'il est sous-estimé, qu'il n'est pas reconnu comme le sont Erik Karlsson ou Drew Doughty.

«Je pense sincèrement qu'on ne lui accorde pas le mérite qu'il devrait recevoir, a déclaré Mike Sullivan le mois dernier, après que Letang eut joué 35:14 dans un match contre les Sabres de Buffalo. Je pense qu'il est si bon que ça. C'est l'un des meilleurs défenseurs de la ligue. Nous sommes parfois émerveillés de ce qu'il peut accomplir sur la glace.»

Ses coéquipiers croient qu'il n'est perçu que comme un défenseur offensif, comme Karlsson.

Si sa production est un peu moins impressionnante que celle du Suédois, il n'est pas loin derrière. Au cours des cinq dernières années, seule la production offensive de Karlsson a devancé la sienne dans la LNH et seulement quatre défenseurs ont obtenu plus de points que lui depuis qu'il s'est joint pour de bon aux Penguins, en 2007.

«Je sais que tout le monde sait à quel point il est bon en attaque, à quel point il est explosif, mais je ne pense pas qu'il reçoit assez de mérite pour son jeu défensif», a laissé tomber Olli Maatta.

Les Penguins ont bien fait défensivement quand Letang se trouve sur la patinoire. Mieux que les Sénateurs quand Karlsson est utilisé ou que le Canadien quand P.K. Subban est sur la patinoire. Mais pas aussi bien que les Kings avec Doughty.

Les statistiques semblent démontrer que ses coéquipiers sont également meilleurs quand il se trouve sur la patinoire. Par exemple, Matta montre un taux de possession de rondelle de 55,4 pour cent en jouant avec Letang, contre 47,7 quand il n'est pas sur la patinoire en même temps que lui.

Letang croit quant à lui que le changement d'entraîneur — Sullivan a remplacé Mike Johnston à la mi-décembre — lui a été bénéfique.

Il avait marqué un but et comptait 14 points à sa fiche en 25 matchs sous Johnston. Il a marqué 15 fois et ajouté 38 aides en 46 matchs sous Sullivan. Les Penguins ont d'ailleurs marqué plus de buts et contrôlé la rondelle plus souvent sous les ordres de l'ex-adjoint des Rangers.

«Le succès en équipe apporte les succès individuels, estime Letang. Nous marquons plus de buts, alors forcément nous affichons de meilleures statistiques.»

Sullivan a expliqué qu'il a demandé à Letang de prendre des décisions moins risquées, d'avoir une approche plus mesurée. Il dit que Letang tente parfois d'en faire trop.

Au cours des dernières saison, les inquiétudes au sujet de Letang provenaient plutôt de son état de santé. Cette saison a été sa première de plus de 70 matchs depuis 2010-11, alors qu'il avait disputé les 82 rencontres des Penguins. Quand il est en santé, il ne fait aucun doute qu'il est l'un des meilleurs défenseurs du circuit. Mais qu'on le sous-estime ou non l'importe peu.

«Soit vous êtes un partisan (de mon jeu), soit vous ne l'êtes pas, a-t-il dit. Tout le monde a son joueur favori. Vous en aimez certains plus que d'autres.»