Dustin Tokarski, un nom qui commence à être familier pour les Rangers

NEW YORK, États-Unis - L'incident Prust-Stepan a relégué à l'arrière-plan l'étincelante prestation du jeune gardien Dustin Tokarski, dans le troisième match de la série Canadien-Rangers.

Si Alain Vigneault parle continuellement de lui en utilisant le pronom «il», le nom de Tokarski commence à être familier pour ses troupiers.

«Il ne nous surprend pas réellement, a dit Vigneault, vendredi. Benoît (Allaire, l'entraîneur des gardiens des Rangers) avait bien fait ses devoirs. Nous savions qu'il était très bon, que c'était un jeune gardien qui n'abandonne jamais, un compétiteur-né, et c'est ce qu'il nous démontre jusqu'à maintenant.»

Les Rangers n'ont pas encore trouvé de faille dans son jeu, mais on a remarqué qu'il défie davantage les tireurs que Carey Price.

Le défenseur Kevin Klein a aussi fait remarquer que Tokarski est de plus petite taille que Price et qu'on aurait davantage intérêt à tenter de lui obstruer la vue. Mais ça, ce n'est rien de nouveau, peu importe la taille d'un gardien.

L'attaquant Chris Kreider a dit que Tokarski n'était pas si méconnu qu'on peut le croire.

«Il avait joué dans la Ligue nationale, nous avons donc pu visionner des bandes vidéo, a-t-il noté. Plusieurs gars avaient également joué contre lui. C'est un plus petit monde que vous ne le pensez. Nous avions donc une idée de son style de jeu et de quelques-unes de ses tendances.»

Chez le Canadien, des joueurs apprennent à connaître le jeune homme. Lars Eller ne savait rien de lui jusqu'à vendredi, soit jusqu'à ce que des journalistes lui énumèrent les exploits qu'il a accomplis dans les rangs juniors et dans la Ligue américaine.

«Vous me l'apprenez», a dit l'attaquant danois, qui est par ailleurs très impressionné par le sang-froid de Tokarski.

«D'être envoyé au coeur de l'action de la sorte, ce n'est pas évident. Mais il a fait face à la situation avec un calme désarçonnant. Rien ne le perturbe. Il a à coeur les succès de l'équipe, mais il est impassible. C'est une qualité à avoir pour un gardien, j'imagine. Son attitude est irréprochable jusqu'à maintenant.»

David Desharnais a dit que ses coéquipiers et lui font tout afin que Tokarski se sentent à l'aise dans le groupe.

«Ce n'est pas évident pour lui d'arriver comme un cheveu sur la soupe dans la série, mais il a super bien fait ça. Nous l'épaulons du mieux que nous le pouvons. Nous voulons qu'il réussisse, et il a super bien fait ça jeudi.

«Après chacune des périodes, on lui met dans la tête qu'il va très bien. Il fait tellement bien ça que tout le monde se range encore plus derrière lui. La confiance du groupe augmente.»

Le brio de Tokarski fait bien paraître l'entraîneur Michel Therrien, qui a dû faire un choix déchirant entre le vétéran Peter Budaj et le jeune. Un choix qu'il a pris soin d'expliquer aux vétérans de l'équipe, au capitaine Brian Gionta et au défenseur Josh Gorges.

«La communication est importante, a-t-il mentionné. Je me suis assis avec eux et je leur ai expliqué la décision, et tous deux étaient d'accord avec.»

Après la victoire du CH en prolongation, Budaj a affiché un bel esprit d'équipe en allant chaleureusement féliciter Tokarski.

«Je n'avais jamais joué avec un meilleur gars d'équipe que lui. Il voudrait jouer, mais il a accepté la décision comme un véritable professionnel. Il travaille tellement fort, il n'y en a pas d'autres comme lui.»

Therrien s'est dit privilégié d'avoir un bon groupe de joueurs sous la main et deux excellents gardiens afin de seconder Price.

Une fleur pour Bergevin

Therrien ne s'est pas fait prier pour commenter la sélection de Marc Bergevin comme un des trois finalistes pour le titre de directeur général par excellence de la LNH.

«C'est une excellente nouvelle, a-t-il lancé. Marc a fait du travail extraordinaire depuis son arrivée en poste. Son charisme, l'émotivité qu'il apporte, les décisions qu'il a prises ont permis au Canadien de passer à un palier supérieur au cours des deux dernières années.»

Therrien a souligné l'étroite collaboration qu'ils ont ensemble ainsi que le climat de bonne entente et de confiance qu'il a instauré au sein de tout le personnel des dirigeants.

«Tout ça, les joueurs le ressentent énormément», a-t-il conclu.